• Au cœur du Pallet : vigne vivante, terres ligériennes et savoir-faire des vignerons

    Le goût du terroir nantais, entre tradition et passion

Le Melon de Bourgogne, vinifié avec soin et parfois sans soufre, offre fraîcheur, tension et salinité, parfait pour accompagner un repas.

Une terre unique, façonnée par le temps et la Loire

Le Pallet, c’est un bout de Sèvre-et-Maine où la roche affleure. Ici, les sols sont maigres, pas particulièrement généreux, mais c’est justement là que réside leur force. Ils obligent la vigne à aller chercher loin, à plonger. Ce qu’elle puise dans ces sols anciens, elle le rend dans le vin : minéralité, tension, droiture.

Nous travaillons principalement sur des parcelles de gneiss, de granite et de schistes. C’est un sol de cailloux, parfois dur comme le cœur de l’hiver. Mais c’est aussi un sol vivant, que l’on essaie de préserver. Labours légers, enherbement maîtrisé, compost maison : chacun fait comme il peut, comme il veut, mais toujours avec cette idée qu’on ne peut pas se contenter de prélever sans rendre.

Un cépage, un vrai : le Melon de Bourgogne

Il faut dire les choses simplement : sans Melon, pas de Muscadet. Ce cépage, arrivé ici au XVIIe siècle, a trouvé sur ces terres sa plus belle expression. C’est un cépage discret, presque modeste. Il ne déborde pas, ne cherche pas l’attention. Mais bien travaillé, bien élevé, il est d’une finesse remarquable.

Le Melon de Bourgogne, c’est notre quotidien. On l’écoute, on l’attend, on le presse doucement. On le laisse parfois sur lies, plusieurs mois, pour qu’il gagne en complexité. Certains d’entre nous vont plus loin encore, en le vinifiant sans soufre, en jarre, ou en amphore. Le résultat n’est jamais tout à fait le même, mais la trame est là : fraîcheur, tension, salinité. Un vin qui donne faim, un vin qui accompagne.

Au Pallet, les pratiques viticoles varient — bio, biodynamie, raisonné — mais toutes visent une cohérence dans les gestes du vigneron.

Travailler la vigne, entre choix personnels et réalité du climat

Il n’y a pas une seule façon d’être vigneron au Pallet. Certains sont en bio certifié, d’autres en biodynamie, quelques-uns en conversion, et d’autres encore en viticulture dite “raisonnée”. Ce n’est pas une étiquette qui compte ici, mais la cohérence dans les gestes.

Depuis plusieurs années, nous faisons tous face à la même difficulté : le climat change. Les hivers sont moins froids, les printemps plus précoces, les étés plus secs. Les vignes souffrent, parfois. Alors on s’adapte. On taille différemment, on garde plus de feuillage, on plante peut-être un peu plus haut. On expérimente aussi, modestement. L’objectif n’est pas de faire “moderne”, mais de faire juste.

Le chai, prolongement du travail à la vigne

Ce que la vigne ne donne pas, la cave ne le rattrapera pas. C’est une règle d’or que nous connaissons tous. Ici, dans nos caves à vin, on cherche la continuité. Rien de spectaculaire, mais du précis, du soigné. Les levures indigènes sont la norme chez la plupart d’entre nous. Le soufre est utilisé avec parcimonie. Et surtout, on prend le temps.

Le vin se fait lentement. En cuve, en fût, en œuf béton ou en amphore, selon les domaines. L’idée n’est pas de suivre une mode, mais de respecter ce que le raisin a apporté. Une bonne cave à vin n’est pas un lieu de transformation, mais d’accompagnement. C’est là que le jus devient vin, que le vin trouve sa forme.

Le Pallet, une histoire de lieux-dits et d’hommes

Le Pallet, ce n’est pas qu’un village. C’est une mosaïque de lieux-dits, de petites collines, de replis, de clos. Gorges, la Louveterie, les Chasseloirs, la Noë : chaque coin a son caractère. Un peu plus de vent ici, un peu plus de granite là. Et puis surtout, une mémoire collective. On sait qui travaillait cette parcelle avant, on se souvient du goût d’un vin d’il y a dix ans. Cette mémoire, elle vit dans les domaines, mais aussi dans les gestes que l’on transmet.

Être vigneron ici, c’est aussi accepter une certaine humilité. On n’impose rien au paysage, on compose avec lui. Les erreurs se paient vite, les réussites se construisent lentement. Le vin n’est jamais acquis, il se mérite.

Pourquoi ce blog ?

Nous avons voulu créer ce blog parce que nous avions envie de dire les choses avec nos mots. Sans détour, sans traduction, sans filtre. On ne prétend pas tout savoir, ni détenir la vérité. Mais nous connaissons notre sol, notre vigne, nos façons de faire. Et on sait aussi que ce savoir, s’il n’est pas partagé, s’oublie.

Ce blog est un lieu pour parler de notre métier, de nos choix, de nos doutes parfois. Un lieu pour raconter le quotidien du Pallet, tel qu’il est. Avec ses difficultés, ses joies, ses vendanges sous la pluie ou ses soirées à déguster le dernier millésime en cave à vin.

Nous espérons que ce blog servira aussi à ceux qui, d’ici ou d’ailleurs, cherchent à mieux comprendre le vignoble nantais. Qu’il soit lu par des amateurs de vin, des jeunes en formation, ou des curieux simplement attirés par cette drôle de plante qu’est la vigne, tant mieux.

Dans les caves du Pallet, le soin prime sur le spectaculaire : levures indigènes, peu de soufre et un travail précis dans la continuité de la vigne.

Une viticulture qui se regarde en face

On ne va pas se mentir : être vigneron aujourd’hui, c’est aussi faire face à des contradictions. Entre le besoin de produire, la pression foncière, les aléas climatiques, les exigences administratives, la rentabilité, les normes, les attentes des consommateurs… il y a parfois de quoi lever les bras au ciel.

Mais justement, c’est peut-être dans cette complexité que le métier prend tout son sens. Car à chaque fois qu’on replante un cep, qu’on attend la bonne maturité, qu’on goûte le vin en cave à vin, on se reconnecte à ce qui compte vraiment. L’essentiel n’est pas dans la perfection, mais dans l’honnêteté du travail. Et dans ce que l’on transmet à ceux qui viendront après nous.

Un blog pour partager le quotidien viticole du Pallet, entre savoir-faire, doutes, vendanges et dégustations en cave.

Venez voir, venez goûter, venez comprendre

Ce blog n’est pas un guide touristique. Mais si un jour vous passez par Le Pallet, arrêtez-vous. Le paysage est ouvert, les chemins sentent la pierre chaude, les vignes ne sont jamais loin. Derrière chaque domaine, il y a des hommes, des histoires, des gestes qui ont du sens.

Nous ne sommes pas là pour faire du bruit, juste pour faire notre métier. Mais si vous avez envie de comprendre ce qu’est un sol vivant, pourquoi on plante plus tard qu’avant, ou comment un vin trouve sa place dans une cave à vin, alors vous êtes au bon endroit.

Bienvenue au cœur des vignerons du Pallet.


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